Parlons des écrans...
Vidéo reportage
Par facilité ou par stress, placer un enfant devant un écran "pour avoir la paix" semble une tendance forte chez certains parents. Ainsi, une étude constate que de nombreux enfants sont exposés aux écrans avant 3 ans. Et que ce n’est pas idéal pour leur développement.
Pour certains parents, les règles sont claires et l’usage des écrans fortement réglementé, à la minute près. Mais selon cette étude française, deux tiers des enfants de moins de 3 ans sont exposés au moins 30 minutes par jour à un écran. A commencer par la télévision, bien sûr, mais tablettes et smartphones font aussi partie du paysage. 20% des tout petits les utilisent au moins une fois par semaine.
Fatigue et agressivité
Et ce comportement n’est pas anodin. Institutrice maternelle, Barbara constate que l’omniprésence des écrans chez les petits a des conséquences visibles: "Ils sont fatigués, ils sont plus agressifs et ont plus de mal à se concentrer par rapport à des activités ou des consignes".
Un risque accru de retard du langage
Et malgré les campagnes de sensibilisation, le message ne percole pas toujours. "Passer 2 à 3 heures devant une télévision avant l'âge de 4 ans augmente trois fois le risque de retard de langage", explique Vanessa Wermenbol, directrice du Centre de réadaptation fonctionnelle: "L’enfant manipule moins, fait moins d’encastrement -de puzzles, de construction de tours, etc. Il fait aussi moins de dessin, ce qui accroît les difficultés par rapport à l’écriture."
Pas d'écran avant 18 mois
De là la nécessiter de fixer des limites. "Avant 18 mois l’écran est à proscrire, y compris la télévision. Et entre 18 mois et 3 ans, l’écran ne pourra être accessible que durant des périodes très courtes". La spécialiste propose même d’utiliser une minuterie pour bien contrôler la période d’utilisation. Après 3 ans, il ne faut accepter qu’une exposition aux écran 'accompagnée' par les parents.
La règle du 3,5,9,12
Il existe aussi une règle facile à retenir. Celle du 3,6,9,12 développée par le psychiatre Serge Tisseron. Cette théorie reflète trois périodes de la vie d'un enfants. Pas d’écran avant 3 ans, pas de console de jeu portable avant 6 ans, pas d’internet avant 9 ans, et l'Internet accompagné jusqu’à l’entrée en collège (12 ans). Et enfin, l'accès à internet seul à partir de 12 ans. "Avec prudence", précise le docteur.
Là encore, un accompagnement des parents est nécessaire. Il faut définir avec l’enfant des règles d’usage, convenir d’horaires prédéfinis de navigation, mettre en place un contrôle parental…
Des conseils qu’il n’est pas toujours aisé de respecter. Mais après tout, septembre est la période de bonnes résolutions. Pour les parents comme pour les enfants.
Article rédigé par RTBF le 11 septembre 2018